Ma chambre d'amour // Théâtre de l'Unité

Il y a des oiseaux. 

Des cages ouvertes et des chants au loin. 

De la paille odorante. 
Un grand lit dans la paille, des draps laiteux.

Des plumes qui volent, sorties de l'oreiller ou sorties des cages, on ne sait, suspendues dans l'air de ma chambre, et des miroirs qui désorientent. 
Un nid, des oeufs aux belles courbes.
Voici quelques poèmes murmurés aux spectateurs. Ce sont de petites phrases trouvées chez Tagore, un poète indien... (Le Jardinier d'amour)

"J'avais oublié de tresser mes cheveux. La brise nonchalante s'y jouait sur ma joue. La rivière coulait tranquille sous sa rive ombragée. Les blancs nuages paresseux ne bougeaient pas. J'avais oublié de tresser mes cheveux.

Il était midi. La poussière de la route était chaude et les prés haletants. Les tourterelles roucoulaient dans l'épaisseur des feuilles. J'étais seule sur mon balcon quand tu es parti."

"Semblable aux bras épris d'amour, ce chant t'enveloppera. 
Il baisera ton front comme une bénédiction. 
Lorsque tu seras seul, il viendra se mettre à tes côtés et chantera doucement à ton oreille ; quand tu seras dans la foule, il se  tiendra à l'écart dans un enclos de solitude. 
Mon chant servira d'ailes à tes rêves, il emportera ton coeur jusqu'aux limites de l'inconnu.

Il sera comme l'étoile fidèle qui brille là-haut, quand la nuit couvre ta route. Mon chant sera comme une lumière dans tes prunelles et ton regard percera jusqu'au coeur même des choses. 
Et quand ma voix s'éteindra dans la mort, mon chant se fera entendre à ton coeur plein de vie."



"Mon coeur oiseau du désert, 
a trouvé son ciel dans tes yeux. 
Ils sont le berceau du matin, 
leur abîme engloutit mes chants. 
Dans le ciel immense et solitaire laisse-moi planer. 
Laisse-moi fendre ses nuages et déployer mes ailes dans ton ciel."


"Solitaire mon amour ta cherché à travers les siècles et les mondes. 
Et t'ayant trouvé, mon long désir fut apaisé par tes paroles, 
par tes yeux, par tes lèvres et par tes mains."

"Tes lèvres sont douces comme l'épanouissement de notre premier amour. 
La souvenance des mois évanouis de mai languit dans tes veines. 
La terre, comme une harpe frissonne de chansons au toucher de tes pieds. 
A ta vue les gouttes de rosée tombent des yeux de la nuit et la lumière du matin est heureuse de t'envelopper."

"La nuit est profonde, la maison silencieuse, les nids des oiseaux sont enveloppés de sommeil. 

Dis-moi à travers tes larmes hésitantes, 

à travers tes sourires troublés, 

à travers ta douce honte et ta peine, 

le secret de ton âme."