11.6.13

Les Chambres d'amour // Théâtre de l'Unité



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2007/2012                                                              

La première fois que j'entends parler des Chambres d'Amour par le Théâtre de l'Unité c'est dans le journal Le Monde, en 2001 (de mémoire). Je commence tout juste le théâtre, je viens de boucler ma licence de lettres. Je rêve en lisant l'article, "du théâtre comme ça qu'est-ce que j'aimerais..." Trois ans plus tard je fais un stage avec le Théâtre de l'Unité. Trois ans encore et je demande à Jacques Livchine si je peux jouer dans Les Chambres d'Amour. Bingo, l'équipe de comédiens se renouvèle, et hop je pars pour Le Channel, Scène Nationale de Calais, où nous jouerons trois jours. Un baptême de feu. Inoubliables sensations. 
(le blog de l'unité c'est le bordel et il n'est pas esthétisant mais c'est normal car "le théâtre de l'unité c'est toujours autre chose", et prend le contrepied de tout...)







Ca se passe dans un hôtel, un vrai hôtel (mais le spectacle est programmé par un théâtre). 


Chaque comédien a sa chambre et ce doit être une chambre d'amour et de désir... 




Les spectateurs vont monter dans les chambres et les comédiens vont leur dire à l'oreille des poèmes d'amour, des poèmes qui s'adressent à eux, tout bas, pour eux, rien que pour eux. Les spectateurs montent dans les chambres escortés d'une comédienne quand il s'agit d'un spectateur, d'un comédien si c'est une spectatrice. Les couples sillonnent des couloirs sombres jusqu'aux chambres divines. Nous sommes habillés comme des hôtesses de l'air, tailleurs rouges vifs, chemises blanches, cravates noires, bas noirs. Ambiance chic et légèrement subversive. Nous sommes allés chercher nos "clients-spectateurs" dans la salle de restaurant où ils ont été choisis par Mme Renée, inoubliable mère maquerelle (Hervée de Lafond) et son acolyte Clémence (Nicole Rivier). Ce sont des personnages comiques, à l'humour vache, qui détendent l'atmosphère puis nous envoient un à un des spectateurs parfois excités de curiosités ou complètement étonnés, certains franchement sur leurs gardes. Et nous, nous allons et venons, montons les escaliers avec nos clients, parlant entre nous à voix basse, jusqu'aux belles chambres de théâtre, où la poésie pleut, les larmes parfois, et nous revenons dans la salle et partons avec d'autres, c'est comme un ballet. Quand il y a beaucoup de couloirs, d'escaliers, d'ascenseurs, c'est mieux. Nous sommes une dizaine de comédiens. Souvent il y a entre 60 et 80 spectateurs. Et nous jouons trois fois de suite. Ca fait une vingtaine de clients. Et le soir venu, si nous jouons plusieurs jours au même endroit, nous dormons dans nos chambres d'amour. Théâtre, prostitution, douce confusion...


Nous jouons à Calais donc (Scène Nationale), Grande Synthe (Palais des Arts), Capdenac (Le Chaînon manquant)/ Hôtel de Paris, Mâcon (Scène Nationale), Cavaillon (Scène Nationale)/ Hôtel Toppin, Grasse (Théâtre de Grasse)/ Hôtel Le Patti... 


Reportage sur Les Chambres d'Amour du Théâtre de l'Unité (réalisé par la Scène Nationale de Cavaillon) :