Il y a eu une version 1 de L'Absente, avant la création de la maquette !! On a joué dans le lieu des Frères Poussière (lien : ici) à Aubervilliers en octobre et novembre 2008 et à Mortain (50) lors du festival "Cartes Blanches" (compagnie Habaquq) en août 2009.
Pas de diffusion pour ce premier essai, mais du public et de très bons retours qui m'ont donné envie de continuer l'aventure, de monter une maquette afin de trouver des financements.
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La chanson En sourdine (Garz)
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Pas de diffusion pour ce premier essai, mais du public et de très bons retours qui m'ont donné envie de continuer l'aventure, de monter une maquette afin de trouver des financements.
Texte et interprétation Delphine Garczynska
Mise en scène Jérémie Fabre
Création musicale et interprétation live Garz
Chorégraphie Laure Guiblin
Chorégraphie Laure Guiblin
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La chanson En sourdine (Garz)
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Photos by Sacha Lenormand
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"Elle bouge beaucoup et je suis impressionnée par ce grand corps en mouvement.
Elle sent la sueur.
Ça bouge et ça remue et j’admire le grand corps qu’elle a,
qui va de gauche à droite,
d’avant en arrière,
qui fait des cercles,
je ne sais pas précisément mais je sens ce corps vivant qui bouge,
le grand corps plus grand que moi, tellement plus grand que moi et tellement puissant.
L’essentiel,
la puissance de ce corps qui s’imprime dans ma mémoire.
Elle sent la sueur.
Ça bouge et ça remue et j’admire le grand corps qu’elle a,
qui va de gauche à droite,
d’avant en arrière,
qui fait des cercles,
je ne sais pas précisément mais je sens ce corps vivant qui bouge,
le grand corps plus grand que moi, tellement plus grand que moi et tellement puissant.
L’essentiel,
la puissance de ce corps qui s’imprime dans ma mémoire.
Le corps de ma mère, brun, les grains de beauté, une odeur forte de sueur, assez âcre,
la grande aisselle de femme quand elle ouvre son bras et le tend derrière sa tête pour s’étirer...
la grande aisselle de femme quand elle ouvre son bras et le tend derrière sa tête pour s’étirer...
Ce corps qui m’a nourrie, portée, cajolée
et dont je suis tombée,
ce corps qui prend l’espace de son énergie chaude,
qui l’envahit,
et moi avec."
et dont je suis tombée,
ce corps qui prend l’espace de son énergie chaude,
qui l’envahit,
et moi avec."
L'Absente
"Et pourquoi suis-je partie si loin ? Qu’est-ce que je cherchais ? « L’arrivée dans la Grande Ville »... une phrase que j’aime, dans un roman... C’était à l’automne 95. Auparavant donc je vivais dans une maison au bord de la mer avec mes parents. Et puis, je suis « montée à Paris » comme on dit,c’est désuet mais c’est comme ça, un cliché et pourtant c’est vrai, et tous les ans beaucoup des jeunes gens montent à Paris pour leurs études et leur vie d’adulte commence. Ça s’est passé pour moi aussi, c’est ça que j’avais décidé, m’arracher et commencer ma vraie vie à Paris, une vie qui m’appartienne. J’ai habité très longtemps un studio, dans le haut du Marais, métro Arts et Métiers, quel beau nom ! Je me souviens, détail symbolique, j’avais refusé de prendre le téléphone. Une lubie. Envie d’indépendance, ne pas être harcelée par mes parents, couper. C’était idiot, je l’ai regretté ensuite. J’ai installé le téléphone tout de même au bout de deux mois, mais au début, fidèle à cette lubie, pas de téléphone, voyons, « besoin de personne », tu parles ! Voilà, si je me souviens bien, ça commence comme ça. Un jour, ils viennent en voiture, les parents, avec quelques cartons, une ou deux lampes de chevet et une table en bois. On profite de la voiture et on va acheter un matelas, de la vaisselle et des chaises au « Bazar de l’Hôtel de Ville ». Tout va vite, avec eux tout va toujours vite, et ça y est, je suis installée, « pas besoin de plus » je leur dis. Et ils repartent avant que la nuit ne tombe, quatre heures de route, c’est la fin du jour, ils se lèvent, on se dit : « à bientôt », mais sans se dire quand (il y aura les « grandes grèves de 95 » quelques semaines plus tard, alors on ne se verra que dans longtemps, mais on ne le sait pas encore... De toute façon pas envie de revenir, quand je leur dis : « à bientôt », je pense : « le plus tard possible»), je les regarde descendre les escaliers, je ne vois plus que leurs mains qui s’agitent, puis ils disparaissent, et leur pas s’éloignent, et je suis libre, ça y est, je ne leur appartiens plus."
L'Absente
A force de les regarder,
leur allure dans la lumière du soir,
leurs pousses tendues, si tendues,
vers le ciel toutes tendues les jeunes pousses,
c’est en voyant leurs formes, courbes, volutes,
en voyant la belle chair tendre des tiges,
leur couleur généreuse, reposante,
c’est en voyant leur vert prometteur et leur grâce et leur parfum de terre,
c’est en respirant cela, que je pense – mon Dieu, c’était inespéré que cela m’arrive - que je pense paisiblement, à ce que je pourrais être."
L'Absente